Cette z'anectode sera la première d'une série plus ou moins longue (selon ce que j'arrive à tirer de mes souvenirs embrouillés par l'alcool, la fatigue, la sueur et les ânes) sur mon stage de terrain dans les Corbières (près de Narbonne).
J'ai choisi cette z'anectode parce qu'elle représente un tournant dans ma vie. En effet, jusqu'à ce jour je portais chez moi des charentaises, vous savez ces pantoufles à carreaux de papy dans lesquelles on est bien dedans!
Pour rigoler je les avais ramenées dans les Corbières. Evidemment, on s'est tapé des bonnes barres sur ces pantoufles, tout le monde y est allé de sa ptite vanne, bref c'était bon enfant. Jusqu'au dernier soir!
Le dernier soir, on avait décidé de se bourrer la gueule avec les profs pour fêter les vacances. Parallèlement une petite fête avec Dj et musique de djeuns était prévue rien que pour nous. La petite fête ayant rapidement viré au demi-echec suite à la désertion de la moitié de la promo. Ces tapettes s'était en effet barrées pour prendre un train le soir-même au lieu de se taper le SEUL train qu'il y avait le lendemain à cause des grêves de la SNCF dans l'Aude (comme par hasard!). Les salauds nous ont donc lâchés parce qu'ils voulaient prendre un TGV au lieu d'un corail (tapettes, je le réitère!).
Puis ce fut au tour des profs d'aller se coucher parce qu'ils n'ont plus 20 ans (remarquez le changement de vocabulaire quand je parle des potes et des profs! ça veut dire que je n'ai pas encore eu tous mes résultats!). Bref nous nous retrouvâmes à 7 à finir les bouteilles sur le perron de notre hôtel.
La conversation allait bon train, lorsqu'on se mit à parler de mes charentaises. L'alcool et le bon sens aidant, l'idée que ces charentaises représentaient la vieillesse et la ringardise se propagea dans nos têtes. Il fallait se débarasser de ces savates! Qui plus est, le fait de brûler ces pompes allait représenter un tournant symbolique dans ma vie! (je cite!). Je ne serai en effet plus un jeune ringard! Nous aspergeâmes donc les savates avec de l'alcool imbuvable à 18%, mais les charentaises résistèrent (il faut savoir que dans un alcool à 18% il y a aussi 82% d'eau!). Nous décidâmes donc de mettre des paquets de clopes vides dans une savate et d'y mettre le feu. Cependant, dans un ultime sursaut j'éteignais les feux à chaque fois en l'étouffant à coup de l'autre savate.
Finalement, il n'y eut plus rien à tirer des paquets de clopes (c'est malin, tiens!). L'une d'entre nous (la plus facilement influençable par l'alcool, et donc la plus bourrée) trouva la présence d'esprit de mettre les charentaises dans un pack de kro (ceux de 25 bières, les immenses!) et nous mîmes le feu au pack. Les charentaises partirent en quelques minutes dans une fumée noire crasseuse qui alerta une voiture de la milice locale (j'ai bien dit: milice). Le mec sorti de sa bagnole et commença à gueuler qu'on avait pas le droit de faire cramer des trucs sur la voie publique, c'est dégueu, vous pouvez finir au poste, etc. Comme il a vu qu'on était pas des gitans, il ne put rien faire d'autres que d'éteindre le feu. Mais c'était trop tard, les charentaises avaient péri (notez qu'on reconnaissait encore le motif à carreaux!).
Finalement, nous avons fini la soirée sur notre perron avec des jeunes du coin qui ont été un peu asphyxiés par la fumée mais qui nous ont trouvé sympa!
Depuis je porte des tongues!